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Les Affiches Parisiennes reprennent la 3ème Rencontre Centraliens Medef

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27/02/2018

Le 15 décembre 2017, l’Association des Centraliens et le Medef organisaient leur 3ème Rencontre sur le thème de l’innovation, le grand témoin était Cédric Villani, député et président de l’OPCST.

Ils ont livré ensemble les résultats d’une enquête lancée auprès d’un panel représentatif de près de 600 ingénieurs, entrepreneurs et dirigeants d’entreprises.
Comment stimuler l’innovation en France ? Quels sont les freins identifiés et que faire pour les réduire ?

Pour une France d’entrepreneurs innovants : quelles mesures à expérimenter d’urgence ?



Voici l'article publié par les Affiches Parisiennes


Quels mécanismes pour soutenir l'innovation ?

le - - Entreprise

Quels mécanismes pour soutenir l'innovation ?

Il existe de nombreux dispositifs juridiques visant à booster l'innovation française. Les leviers d'accès aux fonds publics en amont et les titres de propriété industrielle en aval ne semblent pas suffire. Hissé au rang des priorités du Gouvernement, le soutien à l'innovation de rupture est considéré comme « une des clés du développement et de la croissance des entreprises françaises ».

Définie comme « la rencontre entre la recherche et l'économie » par Cédric Villani, l'innovation française semble accuser un certain retard. Pour preuve, le dépôt de brevets en France est trois fois inférieur à celui de l'Allemagne et nous sommes loin de pouvoir rivaliser avec la Suisse, la Suède, les Pays-Bas, les États-Unis ou encore la Chine, devenus les leaders de l'innovation.

Pourtant, le célèbre député de l'Essonne, président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques ou technologiques (OPECST), qui vient de rendre son rapport sur l'enseignement des maths, reste optimiste. Toujours disponible pour mettre les projecteurs sur l'innovation, ce dernier participera d'ailleurs à un débat télévisé sur ce thème au Salon de l'agriculture.

Si nous avons du retard, rien n'est perdu. Nous disposons tout de même d'une panoplie d'instruments efficaces pour soutenir l'innovation et pouvons en mettre davantage en place.

Gilles Babinet, digital champion auprès de la Commission européenne, estime que la France a fait « beaucoup de progrès en matière de libération du capital et d'innovation » mais qu'elle souffre d'un manque de réseau et de connexion entre les écosystèmes éducatifs et entrepreneuriaux.

Une enquête sur l'innovation menée par l'Association des centraliens et le Medef en décembre dernier auprès de 600 ingénieurs, entrepreneurs et dirigeants d'entreprise, explique que l'écosystème de l'innovation a fait l'objet de nombreuses évolutions (CIR, pôle de compétitivité, financements publics accrus…) mais que la dynamique n'est pas à la hauteur des efforts consentis.

« On a les instruments mais on ne sait peut-être pas encore les mettre en musique », témoigne l'entrepreneuse innovante Olivia Cerveau Reynaud.

Pour Jérôme Frantz, président de la commission Compétitivité-Innovation-Attractivité du Medef, « il y a encore du travail à faire pour être disruptif ».

Toutefois, nombreux sont ceux qui pensent, comme Gilles Babinet, qu' « il y a plus de capital humain en Europe qu'ailleurs ». En effet, le continent, et notamment grâce à la France, bas les États-Unis à plate couture avec tous ses diplômés.

The Global innovation Index 2017 de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. © OMPI

État des lieux des dispositifs actuels

Dans l'arsenal actuel de soutien à l'innovation de rupture française, on trouve d'abord des aides au financement de la recherche et développement (R&D), et ensuite des accompagnements en matière de stratégie de propriété industrielleafin de protéger les résultats fournis par la R&D.

Parmi les aides financières, il y a trois formes de mesures fiscales : le crédit d'impôt recherche (CIR), le crédit d'impôt innovation (C2I), et le statut de jeune entreprise innovante (JEI).

« Le CIR est un outil très efficace et nos PME ont la chance d'avoir le JEI qui prend le relais », estime Olivia Cerveau Reynaud.

Le dispositif le plus connu, le CIR, est applicable à trois grandes activités de R&D : la recherche fondamentale, la recherche appliquée et le développement expérimental (le plus utilisé par les entreprises). Ce type d'activité est défini par le Manuel de Frascati, publié par l'OCDE en 2015. En place depuis 1983, sa réforme entrée en vigueur 2008 a entraîné l'explosion du nombre de bénéficiaires, qui s'élève aujourd'hui à 23 000, pour un montant de créances de 5,7 milliards d'euros.

Afin de favoriser le recours à la propriété industrielle (PI) comme levier de compétitivité des entreprises, l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi) a mis en place une politique de soutien aux start-up, PME et ETI innovantes en agissant à la fois sur une baisse des taxes et sur un accompagnement sur mesure. L'Inpi propose ainsi différentes offres de conseil adaptées et le dépôt de titre de PI à moitié prix pour toutes les PME.

En effet, le dépôt de titres permet aux entreprises « d'avoir des actifs immatériels négociables par la suite et de valoriser le résultat de leurs créations », explique Martine Clémente, directrice de l'action économique de l'Inpi.

Cette année, l'institut mettra l'accent sur les start-up, un public pas encore assez sensibilisé. Pourtant, selon une étude réalisée en 2014 par l'École des Mines, celles qui déposent des brevets ont plus de chances d'attirer des investisseurs et donc de développer leurs idées sur le marché.

Propositions d'amélioration du système

Certains proposent l'inscription d'un principe d'innovation dans le droit français. Toutefois, cette idée ne remporte pas une forte adhésion. De fait, 61 % des personnes interrogées dans l'enquête menée par l'Association des centraliens et le Medef considèrent que l'inscription d'un tel principe « n'aurait pas un impact fort ».

D'autres estiment qu'il faudrait sécuriser le CIR et reconsidérer les orientations du C2I pour en augmenter les effets de levier.

De nombreuses pistes pour dynamiser la recherche et l'innovation françaises sont ressorties des débats menés par Cédric Villani lors des 5e Rencontres pour l'Innovation intitulée « L'innovation, clé de succès du quinquennat ? » en septembre 2017.

Le médaillé Fields a proposé, par exemple, un rapprochement entre les centres de recherche et les entreprises dans le domaine de l'intelligence artificielle.

Par ailleurs, à la suite de l'étude sur les freins et leviers de l'innovation, le Medef et les centraliens ont produit 12 mesures prioritaires « pour dynamiser l'écosystème de l'innovation et relever des défis de la révolution industrielle » parmi lesquelles le renforcement de la formation scientifique, la mise en œuvre d'un principe d'expérimentation, et l'amplification du financement de l'innovation.

« Nous n'avons pas d'écosystème de financement de l'innovation à la hauteur de notre très haute capacité de recherche », déplore Philippe Tibi, professeur d'économie à Polytechnique.

Sur ce dernier point, on retient particulièrement l'idée de réorienter une partie de l'épargne française vers le capital-risque. « Il faut arrêter de tout placer dans les assurances vie, le livret A et le bas de laine, et commencer à soutenir les entreprises, quitte à prendre des risques », explique le business angel Tanguy de la Fouchardière, président de France Angels.

Enfin, beaucoup souhaitent que le Gouvernement mette l'accent sur l'accompagnement. « Il faut booster les porteurs de projets. Ce n'est pas qu'un problème d'argent mais aussi d'audace », selon Philippe Berna, délégué innovation auprès du médiateur national interentreprises.

10 milliards d'euros pour l'innovation

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé le mois dernier que le fonds pour l'innovation sera doté de la coquette somme de dix milliards d'euros pour « soutenir le développement d'innovations de rupture et leur industrialisation en France ».

Signés le 15 janvier, les textes établissant les modalités précises de constitution de ce fonds constitué au sein de l'établissement public Bpifrance prévoit de le doter de 1,6 milliard d'euros issus des cessions d'actifs effectuées au second semestre 2017 (Engie et Renault), et d'environ 8,4 milliards d'euros en titres (actions des sociétés EDF et Thales).

Ces actifs, qui constituent une dotation n'ayant pas vocation à être consommée, généreront un rendement annuel estimé entre 200 et 300 millions d'euros. De quoi booster l'innovation de rupture hexagonale !

Une mission chargée de préconiser la « doctrine d'emploi de ces sommes » est confiée à quatre experts : Stéphane Distinguin (PDG de Fabernovel, membre de la commission nationale d'évaluation des politiques d'innovation de France Stratégie), Julien Dubertret (inspecteur général des Finances), Jacques Lewiner (physicien, inventeur et directeur scientifique de l'école d'ingénieurs ESPCI Paris Tech), et Ronan Stéphan (directeur scientifique de Plastic Omnium, ancien directeur général pour la recherche et l'innovation au ministère de l'Enseignement Supérieur).

Avec la constitution de ce fonds considérable, le Gouvernement entend consacrer ses ressources financières au soutien de l'innovation (13 milliards sur les 57 du plan d'investissement annoncé par Edouard Philippe le 25 septembre 2017), considéré comme « une des clés du développement et de la croissance des entreprises françaises ».


http://www.affiches-parisiennes.com/quels-mecanismes-pour-soutenir-l-innovation-7761.html


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