Retour aux actualités

Quel type et quelle taille d’entreprise mon apport personnel me permet-il de reprendre ?

-

Repreneurs (CSA)

25/06/2019

Quel type et quelle taille d’entreprise mon apport personnel me permet-il de reprendre ?

La session de mai du groupement Repreneurs de CentraleSupélec a permis de passer en revue les grands équilibres financiers à respecter et les différents modes de financement d’une reprise : prêt d’honneur, prêt bancaire, obligations convertibles et apport en capital avec un fonds d’investissement.

Elle a été un succès à plus d’un titre : 

  • le sujet tout d’abord : parmi les questions que chaque repreneur potentiel se pose au moment d’engager sa démarche se trouve celle de sa capacité de financement. Le corollaire est alors la taille de la cible qu’il peut viser, les partenariats qu’il doit obtenir (des associés dans certains cas, le plus souvent des fonds), et ce qu’il peut trouver comme « astuce » pour boucler financièrement l’offre de reprise ;
  • le nombre de participants : environ cinquante personnes se sont retrouvées à cette session – notre record – pour assister aux interventions et poser leurs questions.

Le premier intervenant nous a détaillé sa connaissance de plusieurs reprises d’entreprise. Laurent Bouin (87) a une expérience de quinze ans en tant que repreneur dans différents contextes : reprise et retournement (Tifany), reprise et développement (Cifea DMK, Ditrimag et Boubiéla Moret), en minoritaire, avec ou sans fonds d’investissement. Il a débuté sa carrière dans des rôles de directeur de site de production dans le luxe, l’agro-alimentaire et l’équipement automobile. Il a partagé son expérience de reprise et de relation avec les cédants, les banques et les fonds d’investissements, en particulier les conséquences des clauses inscrites dans le pacte d’actionnaires.

Concernant le financement et le business plan, Laurent Bouin a rappelé l’importance de bien compter tous les coûts d’acquisition (la cible, les premiers investissements, le BFR à sécuriser et les frais à engager dans le processus de reprise). Ensuite, il faut analyser la capacité de remboursement de la cible, in bonis ou non, et ne pas surestimer la croissance d’une année à l’autre.

Comme pour une maison, un repreneur doit néanmoins apporter un peu d’argent personnel, ce qui fait preuve de son implication dans le dossier, et des garanties.

Ensuite vient le temps des choix de reprise : avec ou sans fonds, minoritaire ou majoritaire. Il est important de savoir si le fonds sera actif ou passif.

Une fois tous ces éléments connus, il est alors possible d’élaborer la stratégie de financement. Toutefois il insiste : dans ses propres expériences, le financement était secondaire. Le plus difficile était de trouver la cible et de bien définir ce qu’on veut/peut en faire.

Voici quelques éléments de réflexions qu’il nous a livrés : 

-Avec un fonds majoritaire, vous avez accès à des cibles plus grosses. 

-Avec un fonds, le business plan est construit conjointement. Il faut regarder de près le pacte d’actionnaires, notamment les clauses qui prévoient comment le fonds prend le pouvoir en cas de dérapage ou de crise. 

  • Un fonds peut prendre la main positivement dans les négociations avec les banques.
  • Avec un fonds, le repreneur bénéficie aussi d’un soutien méthodologique, de rituels, d’alertes, etc. 
  • Dans ses expériences, les banquiers sont restés discrets et peu présents après l’acquisition. Ceci signifie qu’on reste seul. Il conseille de créer un comité stratégique (CS) avec des tiers externes pour ne pas se retrouver dans cette position. La préparation du CS oblige alors à réfléchir, prendre du recul, se remettre en cause, évaluer, etc.
  • Concernant le vendeur, il est important de comprendre pourquoi il vend, et comment il se positionne vis-à-vis de la cession : chaque dossier est spécifique, la relation entre vendeur et acquéreur se bâtit sur la confiance et même sur une forme de « séduction ». Le vendeur peut aussi être partie dans le plan de financement à travers des garanties, le crédit vendeur ou des règlements différés.

Le second intervenant, Camille Coutelet (11), a débuté sa carrière chez Bain & Company puis a rejoint le fonds Parquest Capital en 2014 en tant que directeur de participations. Il nous a expliqué son rôle, ses critères de décision et l’impact du schéma de financement dans les différentes phases de la vie d’une participation : sélection des cibles, acquisition et développement sur une période de trois à dix ans. 

La soirée s’est poursuivie par des discussions entre les participants, avec les intervenants et le bureau. Elle fut riche en prises de contacts et en témoignages de situations de reprise déjà engagées par certains. La diversité des participants, Centrale, Supélec, Insead, Essec, Arts & Métiers, HEC… et leur nombre nous encouragent à continuer de proposer des sujets de grand intérêt pour toute personne concernée par une reprise d’entreprise.

Vous pouvez d’ores et déjà noter notre prochaine réunion, soirée-débat suivie d’un cocktail, coorganisée avec le groupe Grandes Écoles Entrepreneurs. Elle se déroulera le 2 octobre prochain à partir de 19h à la Maison des Centraliens. Son thème : « Reprendre une entreprise, l’autre aventure ? » Cinq repreneurs et investisseurs viendront partager leurs expériences du processus de reprise et de leur vie dans le quotidien post-reprise, jusqu’à quinze ans plus tard.

Pierre Brzustowski (86)


À noter dans votre agenda

Le 2 octobre 2019, à 19h dans les salons de la Maison des Centraliens, le groupement Centrale Repreneurs organise en association avec Grandes Écoles Entrepreneurs une soirée-débat autour du thème « Reprendre une entreprise, l’autre aventure ? ».



J'aime
1144 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.

Articles suggérés

Un nouvel acteur dans la Transmission - Reprise

photo de profil d'un membre

Jean-Christophe STRICH

14 novembre

La valorisation d’entreprise post-Covid

photo de profil d'un membre

CentraleSupélec Alumni

23 juin

Reprendre une entreprise, l’autre aventure ?

photo de profil d'un membre

Association des Centraliens

23 octobre